Alors...
Que dire sur le Hobbit, la désolation de Smaug ?
D'ores et déjà, rompons le suspens : il est sans aucun doute un film que l'on peut considérer comme bon et que l'on peut qualifier de bon spectacle comme de bon divertissement. Certaines choses passent extrêmement bien, d'autres non, et dans le soucis de faire partager à tous ma royale opinion, je vais dire tout ce que j'en pense, mais ne spoilons pas, ok les amis ?
Bon !
Les points positifs sont sans aucuns doutes nombreux et parmi elles ont peut noter les images. Tout est beau et bien foutu. Les toiles des araignées géantes semblent plus vraies que vraies, les effets spéciaux sont plus qu'acceptables, les scènes de combat sont visuelles et bien orchestrées, la cité sous la montagne d'Erebor est une merveille, mais surtout, SURTOUT, Smaug est magnifique et bluffant. Sa voix française est elle aussi un atout immense et envoutant, mais sa seule esthétique ne peux que séduite l'amoureux des dragons que je suis. C'est propre, c'est net, c'est BEAU !
L'action plus forte et le plus petit nombre de "pauses" et de longueurs est également à prendre comme une qualité. Impossible de s'ennuyer, impossible de dire que c'est un film de bourrin, le tout est bien rythmé, c'est de la Fantasy comme j'aime.
Les musiques : pas aussi bonnes que dans le 1, moins marquantes et plus banales, elles restent parfaitement adaptées à l'ambiance donc ce n'est pas un mauvais point.
En lecteur du bouquin, j'ai repéré quelques incohérences qui ne suffisent pas à gâcher le film et plusieurs prises de libertés volontaires qui s'avèrent être des choix intéressants, voire judicieux, même si parfois on peut se demander WTF ! (j'y vien j'y viens...)
Ceci étant dit continuons sur ce qui relève du "pas que positif". J'étais terriblement inquiet concernant Toriel, jouée par Evangeline Lili, car ce personnage n'existe tout simplement pas. Invention pur jus de Peter Jackson, il apparaissait comme casse gueule de ramener le personnage caricatural de la femme forte, guerrière et altruiste, sorte de pastiche d'Arwen guerrièrisée. Que Nenni ! Outre le fait qu'Evangeline Lili nous livre un jeu d'actrice superbement orchestré donnant au personnage une profondeur réelle (et pourtant c'était clairement pas gagné), elle passe extrêmement bien à l'écran dans un rôle où la personnalité se révèle pleine de surprise et ça, c'est vraiment agréable. A contrario, Thranduil est une catastrophe. Surjoué par un acteur qui devrait réviser ses expressions faciales auprès de Hugo Weaving (acteur d'Elrond dont il devrait s'inspirer), on se retrouve face à la caricature absolue du roi nombriliste et mégalo qui n'est pas ainsi dans le bouquin. On peut malheureusement en dire presque autant pour Legolas qui se comporte comme un enfoiré sans finesse de caractère (ça sent le prince pourri gâté ça !). Presque tout au long de l'histoire à partir du moment où il intervient, il ne sert qu'à jouer les chasseurs d'orks.
Ha oui ! Les orks ! On les avait oublié ceux-là... Oublié est bien le mot d'ailleurs, car dans le livre ils sont loin d'être présents dans de telles proportions, et ils s'avèrent n'être là que pour imposer de l'action et des scènes de combat supplémentaires fades et prévisibles. En résumé, les orks sont là pour se prendre des branlées. Mal exploités et utilisés pour des raisons discutables, on peut pour eux parler d'un point faible à part entière. Dommage.
En ce qui concerne le scénario, l'histoire concernant le nécromancien avance. ENFIN on voit Gandalf utiliser des pouvoirs autres que simplement faire de la lumière ! Mention spéciale à la scène "enflammée" de Dol Guldur extrêmement bien mise en scène et scénarisée de main de maître. La façon dont le nécromancien est révélé est magistrale et angoissante. Certains passages s'avèreront être longuets sur la fin et fort malheureusement, la façon dont certains choses sont annoncées relèvent de l'erreur pure et simple. Le point faible de Smaug (j'en dirais pas plus) annonce de façon évidente l'intégralité de la trame narrative de son inévitable et hyper prévisible fin, la faute à un Bard joué décemment par un acteur qui ne lui donne pas toute l'envergure qu'il aurait mérité. Même remarque concernant Beorn qui a été sous exploité et que j'aurais aimé voir beaucoup plus, quitte à ce qu'on supprime des scènes dans Erebor qui sont longues et ne servent pas à grand chose.
Mais pire point à aborder : la fin ! Si le premier s'arrêtait de façon intelligente et bien ficelée, en nous laissant volontairement sur une note de suspense propre à nous mettre en appétit, la fin est ici scandaleusement mal foutue ! Arrêtée en plein milieux de l'action, elle ne donne pas une impression de "fin", mais de coupure nette et brutale, méchamment maladroite et qu'on peut sans hésiter qualifier de mal amenée. On a l'impression que PJ ne savait pas où couper et qu'il l'a fait au hasard. Presque un point donné au camp de ceux qui hurlent que "deux films c'était suffisant !". En cela j'ai été déçu, profondément.
Donc, bilan total : Bilbo est un bon film, et je refuse d'écouter ceux qui diront le contraire. Mais on ne peut pas non plus le qualifier de "grand film" car il lui manque une touche de magie, d'efficacité inattaquable qui qualifiait une "communauté de l'anneau" ou encore son grand frère "Un voyage Inattendu". De la Fantasy efficace et de bonne qualité, certes, mais un cru qui ne parvient pas encore à maturation parfaite. Au moins rassasie t-il notre soif d'aventures et nous donne t-il envie de boire encore, pour un troisième film qui a intérêt à tenir ses promesses sous peine de mort ! Je sais déjà que la Trilogie de Bilbo ne sera pas aussi bonne que celle du Seigneur des Anneaux, mais j'espère qu'elle sera complétée par un dernier volet meilleur que le second, qui n'a au final pas à rougir de sa performance. Prometteur donc, mais un effort reste à faire !
Rendez vous en 2014 !
FARMACE RHAIDEN le 11/12/2013