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 TOMBEAU D'HONNEUR, UN RECIT DE FARMACE RHAIDEN

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MessageSujet: TOMBEAU D'HONNEUR, UN RECIT DE FARMACE RHAIDEN   TOMBEAU D'HONNEUR, UN RECIT DE FARMACE RHAIDEN I_icon_minitimeMer 5 Juin - 18:31


Bonsoir à tous.

J'ai écrit une nouvelle qui prend place dans l'univers bien particulier de Warhammer Battle (basiquement, jeu créé par Games Workshop) et mettant en scène un chevalier du royaume de Bretonnie se rendant dans une forêt bien gardée. Je vous laisse découvrir ce récit de fantasy en espérant qu'il sera à votre goût. N'hésitez pas à commenter, en bien comme en mal, cela va de soit. Je vous préviens d'avance, c'est un peu long, mais ne vous découragez pas, je ne crois pas l'avoir fait trop ennuyeux ni inaccessible aux non-initiés de cet univers ^^ Bonne lecture et merci d'avance !

TOMBEAU D'HONNEUR

TOMBEAU D'HONNEUR, UN RECIT DE FARMACE RHAIDEN Knight10
Artwork copyright Matt Olson


Il n’avait écouté personne.
Alors qu’il s’équipait, se vêtant comme pour la guerre, sa mère avait pleuré et l’avait supplié de ne pas aller en ces lieux qu’elle avait osé appeler « maudits ». Il l’avait regardé d’un air las et peut-être méprisant, sans daigner lui répondre, ordonnant à des serviteurs de l’aider à revêtir sa cotte de maille et son tabard aux couleurs de sa famille. Gants de cuir et bracelets de force, bandes molletières et gambison, heaume richement décoré, puis son cheval sellé. Sa mère pleurait. Il n’avait pas écouté.
Alors qu’il montait sur son superbe palefroi, noir comme la nuit, son maître d’arme lui avait parlé, avec une voix grave, se voulant raisonnable. Il lui avait parlé de toute l’importance de préserver sa lignée, de tenir compte de son héritage en préservant sa vie plutôt qu’une simple relique du passé et un honneur dont il avait été injustement départi ; il lui avait dit qu’il était le dernier… Il lui avait dit que c’était en vain. Il n’avait pas écouté.
Son écuyer, monté sur un simple ânon en signe d’humilité l’avait suivi sans mot dire, et ensembles ils avaient traversé le village attenant au château où ils vivaient. Une forteresse mineure, indigne de figurer sur une carte, et un village plus petit encore, dont les paysans farouches subvenaient aux besoins de leurs seigneurs en échange d’une protection toute relative dont ils n’auraient jamais songés à se plaindre. De fervents croyants de la Dame lui lancèrent quelques paroles d’encouragement isolées, persuadés qu’il s’aventurait en une noble quête. Il ne les avait pas écoutés.
Le voyage prit plusieurs jours. Ils passèrent par diverses tavernes et fiefs de moindre importance situés entre les domaines de Quenelles et Gasconnie. Certains, taverniers comme marchands, lui avaient demandé le but de son voyage. Posé, il leur avait calmement répondu, sans donner de détails, et certainement pas en cherchant à justifier cette quête qu’il savait être insensée aux yeux de tous, auprès de ces gueux. Du reste, il ne se serait pas non plus justifié auprès d’autres nobles, sauf si son seigneur en personne le lui avait demandé. Plusieurs fois, il avait reçu des regards étonnés, pour ne pas dire ébahis, suivis d’hypocrite salutations vantant son courage et divers encouragement dans sa quête. Il ne les avait pas écoutés.
Toujours il avait payé, été poli avec les dames, y compris de basse extraction, et c’était même avec une douceur paternaliste qu’il avait rejeté les avances de prostituées désireuses de lui offrir un agréable moment contre quelques écus. Elles l’avaient toutes salué d’un « Au revoir, Monseigneur », qu’il n’avait pas écouté.
Puis il était arrivé à destination.
Havre de beauté sauvage. Dangereuse dame verdoyante. Rose aux millions d’épines. Cœur de verdure indomptée. Puissant royaume réputé sans retour pour celui qui ose s’y aventurer. Tombeau de bien des hommes, pourtant courageux et aguerris. Frontière des espoirs bretonniens. Loren. La merveilleuse autant qu’immonde forêt de Loren.
D’apparence, elle n’avait rien d’exceptionnel. C’était une forêt. Des arbres, des buissons, des clairières, des ombres… une forêt. Mais bien ignorant ou bien sot aurait été celui qui se serait laissé abuser par son apparente simplicité. Nul homme en Bretonnie n’ignorait quels étaient les dangers de ce royaume, la sauvagerie des monstres qui y vivaient, ou pire, l’absence totale de pitié de ses méprisants gardiens.
Le chevalier descendit de sa monture, et posa un genou à terre, imité par son écuyer qui, lui, resta debout à ses côtés, attendant qu’il finisse sa prière à la Dame. Il entendait son maître psalmodier des mots qui n’étaient à ses oreilles que de suppliants murmures, et repensait, amer, à ce qui l’avait amené ici, à la frontière du Royaume. Tout était parti d’un repas, où comme cela était de coutume en Bretonnie, les nobles et chevaliers faisaient bonne chair, ripaillant à l’envi en chantant alors que le vin coulait à flot. Une soirée agréable. Une soirée très banale. Puis il y avait eu des mots, des intonations trahissant une trop grande quantité de vin ingurgité par certains, puis une rixe verbale qui avait manqué, de peu, de se transformer en indigne pugilat. Navrant. Tout cela avait été navrant. Puis il y avait eu le procès. Son seigneur avait défendu l’honneur de sa maison à coups de poing, et avait brisé l’arrête nasale d’un noble de plus haute importance que lui. Bien plus haute importance. Il avait ainsi mis son seigneur dans l’embarras, et le jugement qui n’avait pas tardé à suivre avait été rendu. On ne pouvait condamner à mort en Bretonnie, du moins, certainement pas un noble. Mais on pouvait confier des quêtes destinées à faire opérer à l’accusé une rédemption certaine en fonction de la gravité de son acte. Un juge payé en sous-main pouvait aisément condamner quelque noble de moindre importance à aller occire un seigneur ork à la petite cuillère, par exemple, ce qui équivalait à une peine semblable. Lorsque l’humble écuyer avait entendu la sentence, horrifié, il avait comme chacun deviné le jury composé de cinq chevaliers avait massivement choisi de ne pas offenser le plaignant, plaignant qui lui-même avait sans nul doute grassement récompensé le juge pour son honnête clairvoyance…
« Si l’honneur de votre famille vous importe au point que vous en oubliiez votre rang, jeune homme, nul doute que vous vous acquitterez de la quête que je vous confie avec aménité et enthousiasme. Allez donc sur la tombe de votre père, et ramenez-moi son épée. Alors je vous considérerais comme pardonné aux yeux de tous au sein du royaume. »
L’écuyer soupira faiblement. Le père de son jeune et noble seigneur était mort des années auparavant. Une terrible bataille avait opposé la Bretonnie à un puissant seigneur ork qui avait traversé la forêt de Loren sans être inquiété par les féroces elfes qui la peuplaient, ceux-ci étant trop occupés à repousser une invasion d’hommes-bêtes qui s’étaient avérés être particulièrement nombreux. Les peaux-vertes avaient donc fait irruption dans le royaume, et bien des souffrances s’en étaient suivies. Mais sa Majesté le Roy n’avait pas toléré cette intrusion une seconde. Rassemblant ses chevaliers, appelant ses hauts seigneurs, il avait réunis une armée puissante qui s’était agrandie après chaque passage par une quelconque ville ou forteresse. Les orks avaient été repoussés, mais la hardiesse découlant de la victoire avait scellée le destin du père du jeune seigneur qui priait à présent.
Poursuivant les lambeaux de l’armée des peaux vertes jusque dans les bois de Loren par lesquels ils fuyaient à présent, nombre de chevaliers s’étaient dispersés et avaient fini par se retrouver isolés. Le père du jeune seigneur était chef d’un fief de petite taille. Il avait tout à prouver à son roi. Il s’était donc aventuré trop loin, trop vite… trop tard. On avait retrouvé sa dépouille entourée de cadavres orks, une large et grossière lame plantée dans son cœur, à travers son armure. Mais le corps n’avait pu être ramené en son domaine. Quelques heures à peine après la victoire définitive sur les orks étaient arrivés des corbeaux, porteurs de messages d’alerte provenant de l’embouchure de la Brionne, principal fleuve ouest du royaume. Des morts vivants, cadavres de noyés pour la plupart, remontaient le fleuve, en grand nombre, sans nul doute dirigés par un immonde nécromancien, ou un terrible vampire.
Avec les hommages dus à son rang, l’ancêtre tombé au combat avait été enterré sur place, dans la forêt qui l’avait vu périr. Un sommaire mausolée de pierres lui avait été consacré dans une petite grotte sèche, et son arme y avait été laissée. Aujourd’hui, son fils venait ramener l’héritage de son père, ce héros, afin de laver son honneur. Aujourd’hui, un homme allait pénétrer seul dans la forêt de Loren.
L’écuyer regarda son seigneur se relever. Il écarquilla les yeux lorsqu’il vit celui-ci se défaire de ses armes, dague et couteaux à pain et à fromage inclus.
- Monseigneur ! Que diantre…
- Les elfes ne tolèrent pas les envahisseurs, répondit immédiatement le noble chevalier. Je gage, par ma foi, qu’ils laisseront en paix un homme sans arme. Mes intentions ne sont pas belliqueuses, cela est plus sage.
- Mais… Monseigneur ! Je…
Il fut interrompu d’une gifle retentissante. Le coup avait été porté avec une absence de force manifeste, délibérément atténuée par l’affection que le seigneur portait à son serviteur. Sa joue rougit, tout au plus, sous l’impact, mais la douleur s’estompait déjà.
- J’apprécie ton inquiétude, Gascon, mon ami, mais rappelle-toi quelle est ta place. Me contredire ne fait pas partie de tes prérogatives. Rentre à la ville fortifiée à présent, et attends-moi pendant une semaine. Si’ d’ici là je ne suis point de retour, et bien il te faudra pleurer ma perte. Va.
Le serviteur ne répondit rien, et s’empara de la bride du cheval de son maître, le guidant en marchant à côté de lui. Il chargea les armes délaissées sur ledit cheval et parti, résistant à l’envie de se retourner pour voir son jeune maître disparaître dans les ténèbres inquiétantes de ces bois maudits. Il cria « Que la Dame vous protège ! ».
Il n’avait pas écouté.

Il savait, alors qu’il marchait dans les ténèbres verdoyantes, que trouver la tombe ne serait pas chose facile. Une grotte au sein d’une forêt ; autant chercher un grain de beauté sur le dos d’un ours ! Et pourtant il savait que son père s’était aventuré à moins d’une journée de cheval de la frondaison des arbres. Il savait également le lieu précis où la bataille avait eu lieu. Bien qu’il n’y en eu plus une trace désormais, ladite bataille qui avait vu reculer les orks s’était tenue là où il s’était arrêté pour faire sa prière à la Dame. Usant au mieux de toutes les informations qu’il avait reçues, il comptait à présent sur dame fortune pour lui présenter un plus riant visage qu’elle ne l’avait fait jusqu’alors. Car la chance seule le verrait réussir, cela était évident. Pour être certain de trouver la grotte, il lui faudrait du temps, une denrée rare en ce lieu où vivaient dryades, elfes, hommes bêtes et orks maraudeurs se disputant l’espace. Il faudrait qu’il trouve vite, et qu’il reparte tout aussi vite, sans perdre son chemin. Assurément, cette quête équivalait bien à lui demander un suicide.
Il aurait pu la refuser, s’enfuir, et se voir déchus de ses biens et titres, pour mener une vie d’aventure et d’errance, comme un chevalier errant sans nom, mercenaire et bourlingueur rendant service aux petites gens. Il l’aurait envisagé, peut-être, s’il avait eu un frère à qui céder son titre. Mais son maître d’arme lui avait bien fait remarquer lors de son départ. « Vous êtes le dernier de votre lignée ! ». Justement, là était le nœud du problème. Si sa famille devait perdre son titre et son nom, cesser d’exister, ce serait parce qu’il avait perdu la vie en tentant de laver son honneur, et non en fuyant comme un couard pathétique et veule ! Et malgré tout, la peur lui tenaillait l’estomac.
Au fur et à mesure qu’il avançait, repoussant branches et buissons, il croyait sentir des regards sur lui, ne sachant s’il les imaginait ou s’il était déjà en train de s’engoncer dans les mailles d’un invisible et inextricable filet. Il sentait cruellement l’absence de ses armes, et se répétait sans cesse que s’en départir avait été la chose la plus sage à faire… Il ne parvenait néanmoins plus à s’en convaincre une fois les premières heures passées, lorsque le soleil se coucha. Malgré la froideur humide qui s’insinuait à travers ses vêtements et protections, il se refusa à allumer un feu. C’eu été le plus sûr moyen de se faire repérer par n’importe quoi de vivant à des kilomètres. Il se réfugia sous un bosquet et déjeuna de galettes d’avoine et de viande séchée, puis s’endormi difficilement en priant pour que sa cachette sommaire le préserve des mauvaises rencontres.
Au petit matin, lorsqu’il ouvrit les yeux, il se rendit compte qu’il avait à peine bougé et que déjà la faim le tenaillait. Il eut d’ailleurs la chance de trouver plusieurs mûres sauvages dont le goût riche et sucré le ravit. Une gorgée de vin coupé d’eau acheva de le revigorer, puis il commença à nouveau à chercher. Les heures passèrent, puis le soleil déclina à nouveau. Déjà, le désespoir et la lassitude le gagnaient lorsqu’il ferma les yeux pour tenter de trouver le sommeil. Combien de temps avant qu’une sombre créature ne le remarque ? Combien de temps ses réserves de nourriture lui suffiraient-elles ? Jurant en silence, il frappa violemment du bout de sa botte un caillou, l’envoyant rouler loin devant lui, traversant une colonne d’arbres. Distinctement, il entendit un son résonnant, si semblable à celui de la pièce qu’il jetait chaque année dans le puits du village comme le voulait la tradition pour attirer la bonne fortune.
Le cœur soudain gonflé d’espoir, il oublia toute prudence, et se rua dans la direction du caillou, écartant force branches et moult buissons feuillus de son chemin, pour finalement se retrouver nez à nez avec une grotte profonde. Il s’y avança, n’osant croire à sa chance, espérant de tout son être qu’il s’agissait de la bonne. La voûte formant le sommet était haute à mesure qu’il s’enfonçait dans ses profondeurs, et il dut attendre que ses yeux s’habituent à l’obscurité pour continuer d’avancer. L’inquiétude et l’amertume de la déception lui vrillèrent le cœur à mesure qu’il s’avançait, sans rien trouver, se maudissant pour son innocence d’avoir cru que les choses seraient si faciles. Puis il le vit.
Déposé sur un rocher large et plat, reposait un squelette, enveloppé dans une armure au poitrail défoncé. Le tabard qui avait jadis dut recouvrir cette cotte de maille était presque entièrement rongé aux mites, mais les couleurs et armoiries étaient toujours visibles, et c’étaient celles de sa maison. Entre les mains du cadavre d’os blanchis reposait une épée, large et longue, toujours dans son fourreau, qui avait été soigneusement recouvert de plusieurs couches de tissus.
Il sentit les larmes lui monter aux yeux alors que, son honneur et sa vie retrouvés, il pouvait enfin parler à celui qui l’avait engendré tant d’années auparavant, quand il n’était qu’un enfant incapable de comprendre que son père s’en allait tout paré de cette aura de puissance que seuls les pères ont aux yeux de leurs enfants, pour ne jamais revenir. Doucement, presque révérencieusement, il s’agenouilla, priant et priant encore, afin de s’assurer que son message d’adieux parviendrait bien à son honorable géniteur enfin retrouvé. Enfin des adieux sur un lieu de recueillement proche de la dépouille réelle de son père ! Enfin l’occasion de prouver qu’il avait été digne de lui en ramenant en son domaine son épée, preuve de sa bravoure, de son honneur… Puis il s’interrogea. Avait-il le droit de laisser en ce lieu la dépouille mortelle de son honorable ancêtre et géniteur révéré ? N’était-ce pas l’occasion de le ramener en sa terre natale ? Mais comment diantre allait-il bien pouvoir porter cette dépouille ?
Alors qu’il se maudissait de ne pas avoir réfléchi à cela à l’avance, triturant ses méninges afin de trouver une rapide solution, il entendit un cri au dehors. C’était une voix de femme. Prudent, il eut immédiatement le réflexe de s’emparer de l’arme présente sur la tombe de son père, écartant au passage quelques toiles d’araignées et une couche de poussière qui semblait faire partie du corps tant elle avait reposé la longtemps. Il était censé la récupérer de toute façon, ce n’était donc pas un sacrilège.
Restant dissimulé dans l’ombre de la grotte, il observa la clairière, observant alors une scène digne des chansons de geste de son enfance. Sur le sol, une jeune femme à la jambe en sang rampait en regardant avec terreur cinq abominations, mi hommes mi boucs, vibrantes incarnations de la corruption par ce monde par sombre magie corruptrice. Les hommes-bêtes, pensa-t-il simplement, avec dégoût, mépris… et crainte. La sauvagerie de ces créatures n’était plus à démontrer, depuis des siècles qu’ils terrorisaient l’humanité, sans jamais cesser de revenir plus nombreux après chaque défaite… Leur peau, rouge vif, exhalait des relents de souffre et de tanière malodorante, leurs muscles noueux évoquaient la violence inhérente à leur race, et leur faciès… Le terme grotesque aurait été très en deçà de la vérité. La jeune femme, au contraire, attirait le regard, tant sa beauté semblait irréelle. Sa logique lui hurlait de ne pas quitter les créatures menaçantes des yeux, et pourtant, il ne parvenait pas à cesser de fixer depuis l’ombre de sa cachette cette vision enchanteresse, proprement inhumaine. Inhumaine oui, car c’était bien d’une elfe qu’il s’agissait.
Le contraste avec les abominations qui l’entouraient était saisissant. Là où leur peau rouge à partir du buste cédait en bas la place à un tapis de poils bruns hirsutes et puants s’achevant sur des sabots noirs et crasseux, elle avait des jambes musclées qui pourtant renvoyaient à une impression de finesse et de délicatesse renversante. Là où eux avaient au sommet du crâne des cornes de diverses formes, faites d’une blanc sale, et noueuses à souhait, elle avait ce visage parfait, presque divin, qu’on seules les statues et les peintures flattant la nature déjà avantageuse des princesses les plus légendaires. Des cheveux d’or fin, des yeux d’un vert de sylve… Et ils s’approchaient d’elle, salivant comme les prédateurs qu’ils étaient, armés de haches grossières et d’épieux pour certains.
Il n’eut même pas le temps de réfléchir. S’élançant en hurlant, l’épée brandie hors du fourreau sans même savoir si elle n’avait pas été victime du temps et de la rouille, il fit jouer toute la force de ses bras sur le plus proche d’entre eux, le décapitant avant qu’il n’ait pu faire un geste. Il savait qu’il ne pouvait se reposer sur ses lauriers, car l’effet de surprise ne durerait qu’un temps et ils étaient encore quatre. Tentant d’enchainer immédiatement un autre mouvement d’épéiste, il parvint à trancher la moitié d’un bras de l’un des monstres, le précipitant au sol sous le coup de la douleur. Puis il fit un pas en arrière ce qui lui sauva la vie. En position désormais défensive, il esquivait les coups furieux et redoutables des trois suivants, et regarda avec horreur celui qui avait presque été amputé d’un bras se relever péniblement, mais sûrement, comme s’il n’avait qu’une blessure superficielle.
Il voulut fuir. Accomplir sa quête ne nécessitait que l’épée. S’il parvenait à les prendre de vitesse… Peine perdue. Il portait une cotte de maille d’une douzaine de kilos… Comment diable aurait-il pu prétendre échapper à des créatures à moitié animales en ces conditions ? Et comment diantre aurait-il pu se prétendre chevalier en fuyant comme le dernier des poltrons en laissant une damoiselle, fut-elle une elfe, à son triste sort ? Jamais ! Le seul fait d’avoir, un instant seulement, envisagé cette possibilité, réveilla en lui l’ardeur guerrière qu’il lui manquait. « Pour la Dame et le Roy ! », hurla-t-il, plus que jamais conscient que la lutte qui l’attendait serait la plus dure de sa vie.
Esquivant un vicieux coup de taille d’une lance pointée droit vers lui, il fit un pas de côté et abattit son arme sans finesse aucune, se reposant uniquement sur la force du coup, pour mieux trancher son adversaire de la base du cou jusqu’à la taille. Il fut lui-même impressionné. Sa mère lui avait jadis rapporté que la lame de son père était réputée enchantée par la Dame en personne ; il commençait sérieusement à croire que c’était la vérité. Il esquiva prestement un coup descendant d’une hache qui l’aurait fendu dans le sens de la longueur s’il ne s’était hâté de bouger, tentant une riposte maladroite qui ne fit qu’effleurer le bras de la bête. Les créatures grognaient et hurlaient, bramant horriblement tandis que la jeune fille semblait réciter une prière. D’un geste, il se fendit, s’exposant très dangereusement, mais sûr de frapper au but, éventrant pour le compte l’une des créatures. Mais comme il l’avait deviné, il n’aurait pas le temps de retirer l’épée. Une hache s’abattit sur son épaule, et il put sentir la maille se briser, son gambison se déchirer, et pour finir, ses os se fendre sous le terrible impact. Il hurla de douleur en s’écroulant au sol, ne lâchant néanmoins pas sa lame de son bras encore valide, purement par réflexe et non de façon consciente. Les deux monstres qui restaient, dont l’un était celui qui avait perdu la moitié d’un bras (qui avait fini par tomber il ne savait comment), s’approchaient de lui, furieux, plus que jamais désireux de lui infliger mille tortures, avant, sans doute, de le dévorer. Il regarda la jeune femme, soucieux de savoir si elle pourrait mettre ses derniers instants à profit pour s’enfuir. Mais non ; elle continuait de prier. Pauvre enfant, songea-t-il en imaginant qu’elle était ce à quoi elle ressemblait, une jeune et innocente personne qui aurait mérité un bien meilleur héros que lui. Puis les yeux de l’elfe étincelèrent et des ronces jaillirent du sol, emprisonnant les deux hommes-bêtes dans un étau de douleur impossible à briser. L’un d’eux avait encore le bras libre cependant. Et c’était ce bras qui tenait sa hache. Avec un hurlement immonde, il s’apprêta à porter sur le chevalier un coup qui promettait d’être le dernier. Et tel aurait été le cas si le jeune homme, dans un ultime effort de volonté, ne s’était redressé, surmontant la douleur, pour plonger de son bras valide son arme dans les entrailles de la bête.
Puis il sombra dans l’inconscience, l’homme-bête blessé s’écroulant alors que les ronces achevaient de l’étrangler.

Il faisait complètement nuit lorsqu’il se réveilla.
Il s’attendait à ressentir une douleur abominable à l’endroit où il avait été blessé, mais tel n’était pas le cas, à sa grande surprise, bien qu’il ressenti tout de même un engourdissement proche de la paralysie. Il se sentait si faible qu’il eut l’impression de faire un incommensurable effort en ouvrant les yeux. Etrangement, il entendait de façon tout à fait claire. Il entendait des gens parler, et c’était une langue qu’il ne connaissait pas. Les voix étaient mélodieuses, le langage musical… pourtant les intonations énervées, voire agressives, étaient faciles à deviner à travers la barrière du langage. Une voix parmi plusieurs autres était plus calme, plus régulière. C’était une voix de femme. Confus et épuisé, il ne parvenait pas à penser à autre chose qu’au fait qu’il la trouvait belle. Oui… Une belle voix…
Il entendit les intonations amplifier, pour devenir une dispute franche, et il jura avoir entendu le bruit d’une dague que l’on tire de son fourreau. Il devinait ce qui se passait ; ce n’était guère difficile. Se relevant au prix d’un effort titanesque, il parvint à s’assoir et à plaquer son dos contre un arbre. D’une voix faible, il se racla alors la gorge, réclamant ainsi l’attention. Il osa enfin lever les yeux vers ceux qui le toisaient. Une dizaine d’elfes sylvains qui semblaient emplis d’une colère à peine contenue. Ils étaient armés jusqu’aux dents, d’armes de jets, d’arcs à longue et moyenne portée, des lances qui semblaient avoir jailli directement d’arbres éternels. Et la plupart d’entre eux semblait désirer user de ces armes sur lui. La jeune elfe qu’il avait secouru était là aussi, se tenant aux côtés de l’un d’eux, qui s’approcha de lui. Le chevalier eut l’impression qu’il glissait au-dessus du sol, dans un silence parfait. Peut-être était-ce dû à son état d’affaiblissement prononcé.
Il se planta devant lui, droit dans ses bottes de cuir finement ouvragées aux couleurs d’un bois après le retour du printemps. Ses cheveux étaient blonds sans avoir la beauté de l’or comme ceux de la damoiselle, et son regard trahissait une sévérité et un âge très supérieurs à ce que les apparences pouvaient laisser penser. Articulant dans un bretonnien impeccable, il s’adressa à lui.
- Sais-tu qui se tient en face de toi, humain ? commença-t-il d’un ton méprisant.
- Quelqu’un d’important… J’imagine… Pardonnez-moi si je ne lève pas.
Une seconde, un instant seulement, il eut l’impression que l’elfe avait souri. Il ignorait si c’était bon signe ou non.
- Derrière moi se tiennent des personnes qui désirent punir ton impudence d’avoir souillé nos bois de ta présence. Ma propre langue me dégoûte alors que j’emploie ton langage grossier. L’unique raison pour laquelle tu respires encore, c’est parce que tu es venu en aide à Latharea.
La menace était plus claire que jamais. Et pourtant… Il ne put s’en empêcher. Au fur et à mesure que des forces lui revenaient, une forme d’effronterie, de stupide bravoure, s’éveillait dans son esprit qui remplaçait par la colère la lassitude qui le quittait.
- Votre espèce maîtrise l’art de l’euphémisme, elfe ! J’ai sauvé la vie de cette jeune fille ! Je l’ai fait parce que c’était la chose à faire, c’est tout, et je n’en attends nulle gloire ni reconnaissance ; mais ne ternissez pas mon action de la sorte, parbleu ! « Venu en aide », cela ne lui rend pas justice.
- C’est bien de justice, qu’il est question ici, humain, contra l’elfe d’une voix glaciale. Les peaux vertes sont stupides, les hommes bêtes incurables… mais vous non. Vous savez ce qu’il en coûte de s’aventurer ici. Tu es venu en notre royaume en sachant ce que tu risquais. Ce viol de nos terres, nous ne le tolérons pas.
- Je suis venu, répliqua le chevalier, honorer ici mon nom, celui de ma famille, et un ancêtre. Prendre une relique n’ayant jamais appartenu qu’aux hommes pour la ramener à qui de droit. Ma connaissance de vos coutumes est faible, en vérité, mais je sais qu’honorer les héros du passé ne vous est pas inconnu.
L’elfe se releva sans dire un mot ni même l’honorer d’un regard, puis la discussion houleuse reprit instantanément comme si elle ne s’était jamais arrêtée. Sur un cri autoritaire, poussé par la femme, le silence se fit. Elle s’approcha de lui à son tour, et en signe de reconnaissance, sûrement, elle lui fit l’honneur de s’agenouiller devant lui, de façon à ce qu’ils soient au même niveau. Il y avait dans ses yeux une lueur d’éternité, propre à sa race, une forme de miroir de l’âme se lisant dans cet iris aux reflets océaniques hypnotisant. Il la contempla avec une passion presque religieuse, quoiqu’estompée par la fatigue et le fait d’avoir pleinement conscience de sa situation peu confortable. Il sourit, un air d’épuisement sur le visage.
- Dame Latharea, je suppose dit-il en tentant de ne pas s’évanouir alors que ses forces l’abandonnaient à nouveau. Je suppose également devoir le soin de mes blessures à votre talent.
Elle ne lui répondit pas mais se contenta de sourire à son tour, d’un sourire qui exprimait une bien plus grande chaleur qu’il n’aurait pu le soupçonner.
- Vous avez dit « parce que c’était la chose à faire ». Qu’entendiez-vous par là ?
- Nos espèces, commença-t-il doucement, refermant les yeux, sont différentes. Nous ne nous aimons guère, pour sûr, et nous guerroyons même parfois.
Elle était plus que jamais attentive.
- Mais, reprit-il. Certaines choses, dans ce monde si complexe, sont simples, assurément. Une jeune femme seule, magicienne ou non, face à plusieurs abominations, ce n’est pas une chose tolérable. Quand je vous ai vue, en sang, encerclée par ces monstres, j’ai oublié… il n’y avait plus de frontière, plus d’elfes, ni d’hommes… juste une personne qui avait besoin d’aide. Une belle personne… termina-t-il en sombrant dans un sommeil artificiel, provoqué par magie.

Celle qui portait le nom de Latharea se releva, alors que le chevalier dormait profondément. Elle ne parla pas, et se contenta de regarder ses frères de races, comme pour leur lancer un défi. Le discours de l’humain avait calmé les ardeurs. Certains semblaient même médusés. Puis, comme un seul homme, ils tournèrent la tête dans sa direction, alors que le chevalier murmurait dans son sommeil un très audible « Père… j’ai essayé ». Ils s’entre regardèrent, certains affichant un air mauvais, et d’autres une simple envie d’en finir rapidement. La décision fut prise en quelques minutes.

Il se réveilla à la lisière des bois, à l’endroit même où il avait prié quelques temps plus tôt. Il était encore largement engourdi au niveau du bras et de l’épaule mais pouvait presque bouger normalement. Pris d’une angoisse soudaine, il regarda partout autour de lui, et immédiatement, vit l’épée de son père, posée contre un arbre à un mètre à peine de lui. Plus encore : la dépouille de son géniteur gisait dans un sac de toile réalisé à partir d’un tissu fait de feuilles inconnues. Alors le long de ses joues se mirent à couler des larmes. Soulagement, fierté, exultation, toutes ces émotions se mélangeant et faisant perdre toute contenance à ce jeune chevalier qui avait réussi le prodige de survivre à Athel Loren. Il était venu ici, conscient qu’on le destinait à y devenir une autre dépouille anonyme, pour avoir déplu à la mauvaise personne, et il en revenait vivant, sa fierté familiale doublement restaurée par la présence de la dépouille de son père, et la réussite de sa quête.
Il se releva, sachant qu’il aurait une longue route avant de rejoindre la plus proche ville fortifiée. Chargeant avec révérence le sac sur son épaule valide, et passant l’épée tant désirée à sa ceinture, il se mit en marche, sans attendre. A voix haute, il dit : « Non, Athel Loren ne sera pas mon tombeau d’honneur ; ce lieu n’est pas maudit, parbleu, il est juste bien gardé. » Puis il s’en fut, enfin, ignorant pour toujours que la forêt l’avait entendu.

FARMACE RHAIDEN : le 05/06/2013
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TOMBEAU D'HONNEUR, UN RECIT DE FARMACE RHAIDEN
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