SYNOPSIS :
Une lointaine Antiquité ; le Hoplite sort de son long sommeil car une grande bataille se prépare. Une terrible et furieuse bataille, à laquelle participeront les plus grands Héros ; une bataille telle que les Dieux l’observeront ; une bataille pour laquelle la Mort en personne se doit d’être présente.
Dans les steppes de la Grande Aride, Jarl, fils d'Arkhaï le Brûlé, le Khan des Khans des Clans Nomades, doit prendre la place de son père aux mains de l'Empire Amer, réunir les Clans, former la Horde des Hordes ; un rôle pour lequel il n'a pas été préparé.
Faces aux Khans qui ne reconnaissent aucune autorité à ce "sans nom" issu des Grandes Cités, malgré sa propre aversion pour la guerre, le jeune Jarl s'impose afin que les Clans ne se détruisent pas eux-mêmes dans une vendetta sans espoir contre l'Empire.
Soutenu par deux personnages légendaires, que les poètes désignent par les noms du Roi Solitaire et de la Reine Vierge, il est entraîné malgré lui vers un destin sombre et violent, un chemin pavé de fureur et de sang, le long duquel les mythes sont réalités.
http://www.virtuhall.com/dayntsh-amia/index.htmCRITIQUE
Sacrifice du guerrier est une œuvre fascinante, un véritable récit de fantasy antique d'une beauté et d'une profondeur remarquable. En d'autres termes, un livre qu'aurait sans doute aimé David Gemmell tant les deux auteurs affichent des similitudes dans la forme narrative qu'ils emploient pour illustrer les comportements humains ainsi que la frénésie des scènes de bataille.
Dans ce premier tome, Jacques martel structure son récit sur deux lignes temporelles et ainsi nous suivons tour à tour l'évolution de la dramaturgie entrecoupée par les événements clés du passé de Jarl et de sa mère Illyrie.
Assez rapidement nous nous familiarisons avec cette forme scénaristique pour le moins inhabituelle et si parfois elle peut troubler et sembler ralentir le rythme du roman, son dessein est de nous livrer au coup par coup un passé douloureux, un passé oublié, un passé porteur de vérités qui alimentent un peu plus notre compréhension des événements présents et nous font mieux percevoir les enjeux de la tragédie à venir.
Dans ce monde mythologique qui emprunte autant à notre histoire de la Rome et de la Grèce antique, Jacques Martel dévoile les fondations d'un univers gigantesque d'une richesse et d'une diversité culturelle incroyable.
À cet effet il porte un soin tout particulier à illustrer tout ce qui a trait aux modes de vie, aux formes d'expression culturelle ainsi qu'aux fondements de la foi de ces deux peuples que tout oppose et qui s’apprêtent à s'affronter.
C'est un récit qui rappelle l'esprit des anciens mythes grecs, avec ces Dieux discrets mais omniprésents, véritables divinités guerrières qui s'affrontent sur Terre par l’intermédiaire des hommes dont la destinée semble écrite sur du marbre. C'est finalement une époque louée par les poètes et autres bardes, qui chantent les exploits de ces hommes et de ces femmes armés par les célestes, une époque propice à l’avènement de figures héroïque aux noms évocateurs tels que le Roi Solitaire, la Reine Vierge, le Libre Tisseur, le Conciliateur d’Airain.
À ce titre, Jacques martel montre un attachement à une certaine valeur de l’héroïsme dans la littérature fantastique, comparable une nouvelle fois avec David Gemmell.
Bien qu'il nous présente dans un premier temps le roi solitaire et la reine vierge comme de simples icônes héroïques assez monolithique, c'est encore une fois pour mieux nous surprendre par la suite en nous les faisant redécouvrir sous un jour nouveau où transparaitront des personnalités beaucoup plus complexe et torturé et donc plus attachante.
Ce premier tome pose les fondations de l'intrigue qui se dénouera sauvagement dans la seconde partie.
Le ton du roman est sombre, pessimiste et sauvage avec un petit côté mélancolique nous donnant le sentiment de vivre les derniers battements de coeur d'une époque qui touche à sa fin.
Le travail abattu par l'auteur sur le background et le world building est impressionnant, il fait référence à maintes reprises à des événements antérieurs où on put se distinguer les grands héros de cette époque mais également ceux du passé tel que le Prince Rimeur et l'Hydre dont l'auteur à consacré son dernier roman.
L'intrigue est dense, elle dévoile un conflit qui va au-delà de l'opposition culturelle entre l'empire de l'amer comparable à l'Empire romain par sa philosophie et sa politique d’expansion, aux clans de nomades de la grande aride assimilables aux tribus de Huns ou de Mongols. Elle met également en lumière le conflit intérieur qui se joue en Jarl "Dayntsch Amia" (don du guerrier ou sacrifice du guerrier). Entre quêtes d'identité et acceptation d'une destinée sur laquelle il ne semble pas avoir de prises, Jarl semble condamner à guider les clans sur le sentier de la guerre alors qu'il descend lui-même des deux peuples et qu'il a autant de raisons de rejeter l'un comme l'autre.
Incontestablement, le sacrifice du Guerrier est un excellent roman d'héroic fantasy antique avec tout ce qu'il faut pour charmer les amoureux de ce genre de récit où les légendes et les mythes s’écrivent dans le sang et le vacarme du choc des lances sur des boucliers de bronze.
Bien que les événements la guerre de l'Hydre se passent avant le sacrifice du guerrier, je préconise de découvrir ce nouveau cycle de fantasy comparable au cycle Drenai, par le sacrifice du guerrier qui révèle certains éléments facilitant la compréhension historique du monde, mais également permet de faire connaissance avec certains personnages récurrents tels que le Hardi visiteur et Yhânna Deux-Esprits.